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Du mouvement linéaire à la rotation
Il existe quelques méthodes pour mettre en mouvement linéaire des aimants permanents par leur seul pouvoir répulsif ou attractif. Quelle que soit la longueur donnée à un alignement d'aimants, il faudra bien, à un moment ou à un autre replacer le système dans sa configuration de départ.
Le défi posé au chercheurs en énergies libres réside dans le fait d'obtenir un mouvement rotatif durable afin de pouvoir en soutirer une force électrique (ou mécanique) continue. La quasi totalité des mouvements rectilignes obtenus à base d'aimants permanents ne fonctionnent plus une fois réorganisés en mouvements rotatifs. C'est un fait regrettable, n'est-il pas ?
C'est ce talon d'Achille des générateurs magnétiques d'énergie libre, donnant raison pour le moment aux physiciens académiques forts d'évoquer le principe de conservation de l'énergie pour clamer l'impossibilité de tels systèmes, qui fait aujourd'hui l'objet des travaux des inventeurs les plus perspicaces.
Nous allons étudier un premier système qui devrait nous permettre de passer du mouvement linéaire au mouvement rotatif continu :
La piste magnétique linéaire en V
La piste en V peut être comparée à une piste d'accélération magnétique. Elle est composée de deux séries d'aimants fixes en forme de disque encastrés dans un support amagnétique et, d'un aimant cylindrique mobile. L'aimant mobile est guidé sur sa trajectoire rectiligne par des rails ou encore fixé sur un chariot. Une branche du V est un pôle Nord, l'autre un pôle Sud.
Si l'on ajoute successivement plusieurs pistes en V bout-à-bout, en prenant soin d'assurer leur jonction par une incarcération l'une dans l'autre, nous allons obtenir un rail magnétique dont la longueur dépend du nombre de porte en V. Suivant notre enthousiasme, la table du salon pourrait ne pas être assez grande...
Position 1 à gauche : Si l'on présente (sans le pousser) au départ du V un aimant perpendiculairement à l'axe V, ses pôles en opposition avec ceux des aimants de la piste, celui-ci va subir une attraction conforme à la disposition des pôles respectifs et être propulsé vers la partie ouverte du V. Le flux le plus intense de chaque pôle se trouvant aux extrémités de l'aimant mobile (voir spectre d'un aimant), il est naturellement attiré vers l'ouverture du V ou les aimants fixes sont les plus proches de ces extrémités.
Position 2 au centre : L'aimant mobile, arrive en bout de première piste en ayant acquis une certaine inertie dans sa course. Si la piste est unique, l'aimant mobile, au delà des deux aimants fixes les plus écartés, va tenter de poursuivre sa course mais l'attraction sera plus forte que l'inertie et il reviendra se coller aux derniers aimants.
Position 3 à droite : Si l'on dispose de plusieurs pistes en V successives, sa force inertielle va lui permettre de franchir le seuil de la seconde (ou Nième) piste. Les premiers aimants de la piste suivante vont prendre le relais et attirer à leur tour l'aimant mobile. Pour passer ce point intermédiaire (ou plus communément point de collage), la force d'inertie doit être devenue plus importante que la différence d'attraction entre les deux pistes.
Cette configuration particulière fonctionne parfaitement si tous les aimants sont rigoureusement disposés et si l'aimant mobile peut se déplacer sans trop de freinage mécanique et possède une masse inertielle suffisante. Bien, c'est déjà une preuve incontestable que l'on puisse mettre des aimants permanents, possédant pourtant des champs magnétiques statiques, en mouvement linéaire. C'est déjà une première victoire à savourer sur les détracteurs des systèmes magnétique aptes à produire de l'énergie libre, ainsi que sur l'inébranlable principe de conservation de l'énergie.
La piste magnétique cylindrique en V
Pour obtenir un mouvement continu, il vient spontanément à l'esprit de refermer le circuit sur lui-même, afin d'éviter ainsi la multiplication des pistes en V. Il suffit d'enrouler notre piste pour la rendre cylindrique.
Quatre possibilités se présentent à nous : soit l'aimant mobile tourne autour de la piste cylindrique comme dans le cas de la piste rectiligne, soit l'aimant mobile devient fixe et c'est le cylindre qui lui, devient mobile. De plus, ces deux options sont à considérer avec l'aimant perpendiculaire à l'extérieur ou bien à l'intérieur du cylindre. Les quatre cas sont envisageables et comportent leurs avantages et leurs inconvénients.
Ci-contre, un exemple d'application du cas du cylindre en rotation au centre (rotor) et en périphérie l'aimant perpendiculaire à la piste (stator), le tout maintenu par un châssis en U.
Il est bien sûr évident, afin de ne pas perturber les champs de force, que pour les montages magnétiques, tous les composants autres que les aimants permanents doivent être amagnétiques. Cuivre, laiton, aluminium, PVC, plexiglas, etc...
Il est aussi possible, pour augmenter le rendement du système, d'ajouter plusieurs aimants perpendiculaires à la piste. Un montage en opposition à 180° ne devrait poser aucun problème. Il faut toutefois procéder pas-à-pas, dans cette augmentation du nombre d'aimants et effectuer des tests à chaque ajout. Une trop grande promiscuité des champs magnétiques des aimants-stator conduirait à un rebouclage des champs sur eux-mêmes.
Le principe est fonctionnel et une patente a été déposée sur ce concept par George Soukup, dont on peut trouver de nombreuses vidéos sur Internet.
Simulation 3D d'une piste magnétique cylindrique en V
Nous présenterons ultérieurement d'autres systèmes à aimants permanents susceptibles de permettre un passage du modèle linéaire au modèle rotatif...
Attendre d'en savoir assez pour agir en toute lumière, c'est se condamner à l'inaction.
(Jean Rostand)